Mme Nadège Abomangoli alerte M. le ministre de la santé et de la prévention sur la situation alarmante des caisses primaires d’assurance maladie (CPAM). Alors qu’une nouvelle vague de covid-19 vient frapper le pays, les CPAM sont en première ligne. Pourtant un nombre croissant d’agents et d’usagers font état d’une situation catastrophique. Du fait d’un manque de moyens et d’effectifs, les usagers se retrouvent confrontés à des délais d’attente très longs, parfois plus de 4 mois, pour obtenir le versement de leurs prestations. Mme la députée saisit M. le ministre en s’appuyant sur la situation de la CPAM de Seine-Saint-Denis. Mme la députée rappelle à M. le ministre qu’il y a 20 ans, la CPAM de Seine-Saint-Denis disposait de 52 points d’accueil sur le département, elle en dispose aujourd’hui d’à peine une dizaine. Le point d’accueil de Bondy a dû fermer définitivement ses portes en mars 2021, sans explication ni concertation auprès des usagers et agents. Du fait d’un manque d’agents d’accueil, le site du Raincy qui couvre également la commune des Pavillons-sous-Bois, auparavant ouvert 5 jours sur 5, a dû réduire les périodes d’ouverture à 3 jours sur 5. Cela se traduit par des tensions très lourdes pour ces agents qui reçoivent en moyenne 200 assurés par jour avec des délais d’attente allant d’1h30 à 2h. L’adoption d’une nouvelle modalité d’accueil sur rendez-vous uniquement, cela alors que la fracture numérique est particulièrement grande en Seine-Saint-Denis, entraîne des incompréhensions de la part des usagers n’étant pas informés de ces modalités. Cela crée une grande détresse chez certains assurés sociaux mais également une agressivité, compréhensible mais mal dirigée, chez d’autres à destination des agents de la CPAM. Tout agent du service public doit pouvoir exercer ses missions dans un cadre apaisé et des conditions dignes. Or ces derniers font état de burn-out, d’absence de dialogue avec leur direction et demandent des revalorisations salariales du fait de leur surcharge de travail. Mme la députée alerte M. le ministre sur le fait que partout en France, notamment dans des territoires où l’accès aux droits est une bataille du quotidien et où l’inflation vient frapper de plein fouet le pouvoir d’achat des concitoyens, les assurés ne peuvent se permettre d’attendre des mois avant de percevoir leurs prestations. Dans le département de Seine-Saint-Denis, près de 4 000 réclamations sont aujourd’hui en attente par différents canaux. Certaines situations complexes nécessitent un suivi particulier ce qui n’est pas possible quand les dossiers s’accumulent. Mme la députée souhaite savoir si des mesures seront prises pour garantir aux assurés un délai d’attente raisonnable pour le traitement de leurs dossiers. Elle demande si des moyens supplémentaires seront alloués aux CPAM pour permettre aux agents d’exercer sereinement leurs missions.