Dans quelques semaines vont démarrer les discussions autour de la loi de finances, le texte qui détermine le budget de l’État l’année prochaine. C’est dans ce cadre que je suis rapporteure d’un texte sur l’aide publique au développement (APD) afin d’étudier et de déterminer son utilisation, comprendre la politique de répartition déployée par l’État et surtout analyser les enjeux de sécurité alimentaire qui n’ont cessé de gagner en importance cette année.
Ce rapport budgétaire agira comme un premier bilan de la loi du 4 août 2021 relative au développement solidaire et à la lutte contre les inégalités mondiales. Les premières auditions sur le sujet ont débuté cette semaine. OCDE, ONG, secrétaire d’État au Développement et aux Partenariats internationaux : les échanges avec les acteurs de l’APD permettent d’enrichir le rapport qui sera rendu dans moins d’un mois.
De premiers enseignements peuvent déjà être tirés tel que le manque de transparence sur les bilans des projets appuyés. S’ajoute à cela la question des sources de financement de l’APD et sa destination : comment s’assurer de son augmentation, comment favoriser les dons plutôt que les pratiques prédatrices propres aux prêts et aux contrat de désendettement et de développement, comment assurer une APD profitant pleinement aux populations ?
Enfin, il ressort que les déterminants de l’insécurité alimentaire (elle touche 840 millions de personnes dans le monde) sont antérieurs à la guerre en Ukraine : flambée des prix des matières premières, spéculation sur les engrais, tout cela et auraient dû attirer l’attention plus tôt. Les auditions qui viendront au cours des prochaines semaines iront compléter ce premier tableau.