LES 12 DÉPUTÉS DE LA NUPES DE LA SEINE-SAINT-DENIS DEMANDENT DES MESURES D’URGENCE POUR LA RENTRÉE SCOLAIRE !

Notre courrier :

Monsieur le ministre,

En juin dernier, vous avez annoncé que la rentrée 2022 se déroulerait le jeudi 1er septembre prochain. Ce seront 12,2 millions d’élèves, de la maternelle aux formations post-baccalauréat dispensées en milieu scolaire, qui reprendront le chemin de l’école ainsi que près de 900 000 professeurs, en charge des enseignements.

Dans un courrier adressé aux enseignants et daté du 27 juin dernier, vous définissez comme premier axe fort de votre politique future, « la lutte contre les inégalités sociales » et estimez que la promesse d’une égalité de traitement entre tous les élèves est « une promesse non tenue et qui fait de l’ombre à nos actes ». Le dernier axe mis en avant dans cette même lettre est celui de la « revalorisation du métier d’enseignant », car « rien de se fera sans les professeurs ».

Élus de Seine-Saint-Denis, nous attendons que ces paroles soient suivies d’actes concrets en direction des communautés éducatives de notre département. Car l’école publique s’y trouve aujourd’hui dans un situation d’urgence, au bord de la rupture.

Département le plus pauvre de la métropole, le plus fortement marqué par les inégalités, la Seine-Saint-Denis souffre en effet d’une pénurie de moyens et d’une sous-dotation chronique. Le rapport d’information « sur l’évaluation de l’action de l’État dans l’exercice de ses missions régaliennes en Seine-Saint-Denis », réalisé lors de la précédente mandature, résumait cette situation indiquant que « le moins bien doté des établissements parisiens est mieux doté que le plus doté des établissements de la Seine-Saint-Denis ». Un établissement du département sur six est classé REP ou REP+. Les contractuels y représentent 15,3% des personnel contre 5% à Neuilly ou Boulogne. Les contractuels y représentent 15,3% des personnels contre 5% à Neuilly ou à Boulogne. Les élèves y perdent l’équivalent d’une année sur l’ensemble de leur scolarité, faute de professeurs. L’on pourrait multiplier les exemples.

Cette situation ne semble pas s’améliorer à la rentrée procaine, bien au contraire. Dans l’académie de Créteil, au concours externe des professeurs des écoles, on compte seulement 419 admis pour 1079 postes. Cela revient à n’avoir que 39% des postes remplis, soit deux fois moins qu’en 2021. Enfin, même si grâce au concours exceptionnel de l’académie de Créteil (500 postes offerts), tous les postes venaient à être pourvus, cela ne parviendrait même pas compenser le manque d’enseignants.

Au cours de la mandature précédente, nombre d’entre nous ont régulièrement été interpellés par les enseignants et les parents d’élèves du département quant à la surcharge des classes, au nombre de professeurs non remplacés, au nombre d’heures manquées par les élèves, à la suppression de classes et à la diminution des dotations des établissements. A chaque fois, nous leur avons apporté tout notre soutien. A chaque fois, nous avons sollicité l’administration responsable, en demandant que des réponses soient apportées et que la continuité et le bon fonctionnement du service public de l’éducation nationale soient garantis. A chaque fois ou presque, nous nous sommes heurtés au silence et au déni de l’administration responsable. Année après année, cette situation dramatique ne va qu’en s’accentuant. Elle ne doit pas durer davantage.

C’est pourquoi, les députés soussignés, représentant la totalité des circonscriptions du département, souhaitons vous rencontrer Monsieur le ministre, dans les plus brefs délais, afin de préparer au mieux la prochaine rentrée scolaire. Nous appelons à une politique volontariste, afin de réparer les inégalités intolérables et de mettre un terme à une situation devenue aujourd’hui intolérable, pour les élèves, pour leurs familles, comme pour les personnels des établissements.

Espérant pouvoir compter sur vote attachement à l’école publique, gratuite, laïque et républicaine, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de notre haute considération.