Que tous les criminels de guerre soient punis !

Le Procureur de la Cour pénale internationale sollicite l’émission de mandats d’arrêts contre des responsables du Hamas et d’Israël, dont le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et le ministre de la défense Yoan Gallant. Ils sont visés pour crimes de guerre et crimes contre l’Humanité. 

Dès le 7 octobre, les insoumis avaient demandé que tous les crimes de guerre s’inscrivant dans ce conflit colonial soient documentés et punis.

Le procureur de la Cour pénale internationale demande aujourd’hui que des mandats d’arrêt soient émis contre ceux qu’elle accuse d’être les auteurs d’atrocités sur la base de son enquête. Même si la demande n’est pas satisfaite, celle-ci constitue un tournant dans la guerre menée par Israël contre les Palestiniens.

Car les chefs d’accusation, sur la base d’investigations documentées, s’appuient sur des fait commis dès le lendemain du 7 octobre. Mais aussi parce que la nature des accusations retenues indique bien que la riposte disproportionnée d’Israël n’est pas une guerre contre le Hamas, mais bien une une riposte militaire indiscriminée contre toute une population civile innocente. La CPI a ainsi rappelé les règles de la guerre, du droit international et le caractère universel des droits humains.

Les insoumis ont toujours plaidé pour le respect du droit international, et donc pour le respect de toutes les vies.

En effet, la CPI a écrit noir sur blanc ce que nous insoumis, expliquions depuis le début, avec Jean-Luc Mélenchon, instruits par les expériences passées à Gaza et ailleurs, et par les règles du droit international. 

Jean-Luc Mélenchon disait le 11 octobre 2023 : 

« Le Hamas a déclenché une opération de guerre contre Israël. Si nous voulons que les crimes de guerre soient jugés et poursuivis, il faut les appeler par leur nom. Cela est possible à la Cour pénale internationale. Nous qualifions de crimes de guerre ce que le Hamas a fait sur le territoire d’Israël. Nous qualifions de crimes de guerre ce qu’Israël applique à la population de Gaza. Cette imputation de crimes de guerre est bien plus grave que celle de terrorisme. Elle peut être jugée par le droit international. Elle va au-delà de la lutte du bien contre le mal. »

C’était cela, mettre les mots forts et être à la hauteur de la situation. Mais il est vrai que le courage n’est pas une vertu également partagée dans la classe politique.

La logique et les mots de la « guerre contre le terrorisme », dans une situation asymétrique, ne pouvaient produire que massacres aveugles et nettoyage ethnique, dans une volonté de se soustraire aux règles du droit international… Tuer aveuglément et « tranquillement » en somme.

Selon la CPI, le Hamas (sa direction à Gaza, sa branche politique et sa branche armée) est accusé d’avoir commis des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre. Parce qu’il s’agit d’une guerre. En retour, Israël a commis des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Parce qu’il s’agit d’une guerre, au regard du droit international, dont les règles ont été bafouées. Je repense aux tombereaux d’injures reçues de la part des soutiens inconditionnels d’Israël, des lâches et des racistes anti-arabes, pour avoir tenu cette position… Ce sont eux qui depuis des mois sont disqualifiés par leur volonté acharnée de trouver des excuses à Israël.

Il revient désormais à notre pays de prendre acte de telles mises en accusation, et d’agir à l’égard d’Israël à la hauteur de sa position de membre du Conseil sécurité de l’ONU.

Les appels au cessez-le-feu sans actes concrets, la satisfaction à propos d’une aide humanitaire ridicule et entravée par des fanatiques israéliens ne suffisent plus. 

Par ailleurs, rien dans l’inhumaine opération militaire israélienne, qui a coûté la vie à près de 40 000 palestiniens, ne crée les conditions de la libération des otages. Car la réalité c’est que la libération des otages passe bien après les préoccupations génocidaires de Netanyahou. C’est aussi la raison pour laquelle de nombreux israéliennes et israéliens manifestent contre ce gouvernement d’extrême-droite, suprémaciste, dont la fuite en avant met en danger sa population et l’ensemble de la région.

Nous soutenons ces mobilisations, nous qui depuis des mois portons la voix de la paix à travers des manifestations, des réunions publiques et conférences, des tribunes données aux témoins des massacres, du soutien aux réfugiés, des prises de parole en hémicycle de l’assemblée nationale, le soutien aux militants de la paix persécutés…

La CPI a désigné les criminels guerre : la criminalisation des voix de la paix doit cesser!

Déjà Itamar Ben Gvir, ministre de la sécurité nationale du gouvernement Netanyahou, celui qui exprime sans filtre les intentions génocidaires de ce dernier, a évidemment dégainé contre la CPI des accusations d’antisémitisme. Nous sommes habitués. C’est l’arme de destruction massive employée contre toutes celles et ceux qui à travers le monde s’opposent au soutien inconditionnel à Israël, qui est en fait un permis de tuer des Palestiniens. 

En France, c’est le moyen de criminaliser et faire taire les voix pour la paix. Contre les insoumis et les militants pour la dignité et la liberté des Palestiniens, la chorale cynique et électoraliste va de la macronie au PS et EELV, en passant par le rassemblement national (fondé par des nazi) qui théorise les inégalités entre êtres humains. Du moment qu’il s’agit de tuer des Arabes, cela satisfait tous les acteurs assumées ou non de la pornographie islamophobe française. 

On n’attend rien des racistes et réactionnaires de plateaux télé, des droites et de l’extrême-droite, mais cette déclaration de la CPI est un camouflet pour les fossoyeurs de la NUPES qui ont participé à l’hallali contre les insoumis.

Car dès lors, à la suite de cette demande du procureur de la CPI, Marie Toussaint osera-t-elle encore dire que la France insoumise « met de l’huile sur le feu » quand nous parlons la langue du droit international ainsi rappelée ? Raphael Glucksmann osera-t-il encore demander l’évacuation des étudiants pacifistes de Sciences Po qui occupent des amphis pour exprimer leur solidarité avec un peuple martyrisé par les mis en accusation du jour ? Sans doute doit-il attendre les réactions à Washington pour se positionner, mais fort heureusement pour lui, ni les Etat-Unis d’Amérique ni Israël ne reconnaissent la CPI. Il pourra donc continuer à analyser les relations internationales à partir d’une grille de lecture binaire « axe du bien contre axe du mal », selon qu’on est un allié des Etats-Unis ou pas, qu’importe la nature des régimes. Inutile enfin d’évoquer les propos calomnieux et outranciers du candidat à la mairie d’Amiens et au poste de chroniqueur sur Cnews (à la suite de son camarade Olivier Dartigolles), car il ne sera pas élu. 

La position de la CPI invite l’humanité à regarder en face les intentions génocidaires d’Israel contre les Palestiniens.

Aussi, la France doit tirer les conséquences diplomatiques qui en découlent : embargo sur les livraisons d’armes, sanctions contre le gouvernement israélien, poursuite des Français qui participent à cette guerre sale. 

La Cour Pénale Internationale rappelle au monde que le droit international n’est pas à géométrie variable. Il est temps d’en faire la démonstration, et de mettre fin au massacre.