Avec Jean-Luc Mélenchon, Arnaud Le Gall et Carlos Martens Bilongo, nous avons tenu à rendre hommage à Patrice Lumumba, « le père de l’indépendance » de la République démocratique du Congo.
Nous nous sommes d’abord rendus dans la maison historique de Patrice Lumumba, où vit sa fille Juliana. L’émotion était grande car la dernière demeure est restée quasi intacte. Une photographie d’une rencontre avec le leader égyptien Nasser, place Lumumba dans la grande histoire des mouvements d’émancipation.
Avec ses enfants, nous avons pu évoquer le parcours immense du premier Premier ministre de la République démocratique du Congo, arrivé au pouvoir démocratiquement, et qui portait avec ardeur l’idée de cohésion nationale, quand l’ancienne puissance coloniale soutenait le séparatisme. « La République du Congo a été proclamée et notre cher pays est maintenant entre les mains de ses propres enfants ». Par ces mots, après des années de lutte pour sortir du joug colonial et de son cortège de violence et d’exactions, Patrice Lumumba signait le manifeste d’un peuple congolais qui pouvait enfin décider de son propre destin.
Les circonstances ont créé un impératif Lumumba. D’abord en raison du massacre abominable en train de se dérouler à Gaza où l’on prétend répondre aux méthodes de la terreur par d’autres méthodes de terreur, une vengeance sans limite. Ensuite parce que l’affirmation mortifère du choc des civilisations par des néoconservateurs irresponsables empêche toute solution de paix entre Israéliens et Palestiniens. Enfin, parce que l’indignation sélective face aux outrages subis par les populations civiles au Proche-Orient, révèle les hiérarchisations occidentales à rebours de valeurs de fraternité. Quand les populations de Gaza bombardées sont réduites à des boucliers humains, les populations de l’Est du Congo, déplacées et violentées depuis plus de 20 ans sont tout simplement ignorées par la communauté internationale.
Jean-Luc Mélenchon l’a rappelé : « Lumumba nous apprend que le tribalisme est un obstacle à l’unité du peuple. Mais cette leçon ne vaut pas que pour le passé car aujourd’hui ce sont les puissants qui nous invitent au tribalisme quand ils proposent pour logique et pour grille d’analyse de la réalité le choc des civilisations, qui transforme tout conflit en un conflit entre le bien et le mal. Entre certains qualifiés de terroristes et les autres de bien-faisants alors qu’ils utilisent les mêmes méthodes de crime et d’oppression. »
L’indépendance politique et économique est la condition de la souveraineté populaire. Patrice Lumumba a été assassiné pour avoir porté ce message universel, que nous faisons nôtre aussi. Assassiné en 1961 par des militants sécessionaires et d’anciens responsables belges, Patrice Lumumba reste à jamais le nom de la liberté du peuple congolais.
Retrouvez l’intervention de Jean-Luc Mélenchon devant le mausolée à Patrice Lumumba :
Vous nous faites honneur , metci