Mme Abomangoli alerte M. le ministre de l’intérieur et des outre-mer sur la prolifération des écussons, insignes et slogans inadéquats sur les uniformes des agents de la police nationale. En effet, depuis plusieurs années et régulièrement, des citoyens, associations et journalistes alertent à ce sujet. Un nombre croissant d’unités arborent des écussons et insignes aux connotations agressives et au graphisme loin de la dignité que requiert l’exercice du métier de policier. Récemment, plusieurs policiers français ont ainsi été aperçus arborant un insigne « Thin Blue Line », insigne observé notamment lors des rassemblements néo-nazis de Charlottesville aux Etats-Unis en 2017. Le déontologue de la Gendarmerie Nationale a d’ailleurs indiqué en 2021 que le port de cet insigne pourrait constituer un manquement à l’obligation de réserve.
Certains de ces écussons pourraient même tomber sous le coup de la loi, tel que le modèle de sous-marin de la marine nazie arboré par la brigade anti-criminalité (BAC) de Lorient en 2019.
Interrogé à l’occasion d’un débat sur la lutte contre le terrorisme d’extrême droite par divers parlementaires, M. le ministre des Outre-mer s’était refusé à indiquer les mesures prises pour endiguer les prises de positions d’extrême droite et raciste de certains policiers qui viennent entacher le métier de gardien de la paix.
Le port de ces emblèmes, loin de créer un esprit de corps, participe d’une défiance ou d’un mépris des agents à l’égard du public et accroît le fossé entre population et gardiens de la paix.
Mme la députée demande par quels moyens ces fonctionnaires de police peuvent-ils continuer à arborer de tels insignes alors qu’ils sont contraires à l’obligation de réserve de leurs fonctions. Mme la députée demande quelles mesures sont prises par le gouvernement pour s’assurer que les emblèmes et écussons arborés par les policiers soient conforme à la déontologie de leur métier.