Mme Abomangoli interroge M. le ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire sur la dérégulation de nouveaux organismes génétiquement modifiés (OGM).
Depuis 2001, la dissémination volontaire d’OGM dans l’environnement est encadrée par une directive européenne. Les plantes issues de techniques de mutagenèse répondent à un suivi particulier en termes d’évaluation des risques, de traçabilité et d’étiquetage. Ces conditions de contrôle particulières sont des pis-aller afin de protéger la santé des consommateurs, de notre environnement et de nos agriculteurs tout particulièrement exposés.
Alors même que les agriculteurs manifestent pour des conditions de travail plus dignes, les libéraux, la droite et l’extrême droite prévoient pourtant de contourner ces règles et de briser le principe de précaution qui les protège. En effet, cette semaine, les députés européens se prononcent sur un règlement facilitant à l’extrême la délivrance d’autorisations de mise sur le marché pour les végétaux obtenus grâce aux nouvelles techniques d’édition du génome (NTG). Sous prétexte que les mutations perpétrées par les NTG peuvent survenir naturellement, les végétaux qui en seraient issus ne feraient l’objet d’aucune évaluation des risques. Pourtant, il s’agit bel et bien d’OGM et les organismes scientifiques tels que le Comité consultatif commun d’éthique INRAE-Cirad-Ifremer-IRD, le Cese, le Comité consultatif national d’éthique ou bien encore l’Anses expliquent qu’il est impossible de garantir à moyen et long terme que les NTG n’engendrent aucun risque.
Par ailleurs, du fait de la pollinisation et de la dissémination des graines, les cultures OGM pourraient contaminer les exploitations vertueuses, notamment d’agriculture biologique, qui font la fierté de notre système agricole. S’il été adopté, le règlement européen ruinerait ainsi le travail de nos paysans qui s’efforcent d’améliorer leurs pratiques malgré les difficultés.
Dans un contexte ou la colère du monde paysan s’exprime envers les marges démesurées de la grande distribution, la concurrence internationale déloyale et l’accaparement des terres, le Gouvernement français aura-t-il le courage d’intervenir pour obtenir le rejet de ce règlement inique ?