Discours de Nadège Abomangoli à l’occasion du meeting de clôture des Amfis 2024
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Chers amis, chers camarades,
Ce jour est une date anniversaire emblématique. Il y a 80 ans jour pour jour, ils étaient 146. 146 républicains espagnols de la Nueve, combattant en première ligne pour la libération de Paris. Il faut toujours célébrer ces hommes et ces femmes, qui venus d’ailleurs n’oublient pas que nous partageons le même monde, et que nos destins sont liés.
Parce que regarder ailleurs avec optimisme est sans doute l’exercice le plus ardu qui soit, pour les militants du progrès humain que nous sommes. Plus que jamais, les foyers de guerre et les massacres de masse se multiplient: à Gaza, en République démocratique du Congo, en Ukraine. Le spectre de la guerre mondiale entre puissances est là : il ne faut rien sous-estimer dans la montée des périls entre la Chine et les Etats-Unis.
L’horizon de l’anéantissement de l’humanité toute entière dans le suicide nucléaire est à nos portes, quand l’Ukraine est agressée par la Russie.
Derrière cette mécanique, la même logique. Les mêmes causes qui, il y a un siècle déjà, on produit la déflagration des deux guerres mondiales. La logique de l’accumulation, de la prédation, de la compétition, qui jette les nations, les unes contre les autres. Le capitalisme qui conduit au choc des impérialismes.
…Et pour le justifier, les idéologies de la loi du plus fort : le racisme, le colonialisme… Et le nationalisme, qui à son tour alimente la spirale qui conduit à la guerre.
Le plus grand de nos combats, c’est de briser ce cercle de la haine, et de substituer le dialogue à la guerre de tous contre tous. Je parle de la coopération internationale, la vraie, basée sur un droit international universel, qui ne soit pas à géométrie variable.
Quand le gouvernement israélien se rend coupable de crimes contre l’humanité… Où sont les embargo sur les ventes d’armes ? Où sont les belles âmes pour qui l’exigence d’un cessez-le-feu n’est qu’un slogan creux, alors que des enfants sont assassinés tous les jours à Gaza, dans une punition collective sans fin?
Face à cette faillite morale, le silence n’est pas une option, la mobilisation est une impérieuse exigence pour les insoumis de France et d’ailleurs. Car n’en déplaise aux complices et apologistes de crimes contre l’humanité commis en Palestine, chacune de nos voix, chacune de mobilisations, préparent la défaite politique des criminels de guerre.
Honneur aux citoyennes et aux citoyens qui se lèvent face à la complicité de Macron et des soutiens inconditionnels aux massacres. Dans les grandes villes, dans les sous-préfectures, en banlieue, dans les universités…Les insoumis étaient à leurs côtés. Ils et elles disent, comme Jean Jaurès : «Nous en sommes venus au temps où l’humanité ne peut plus vivre avec, dans sa cave, le cadavre d’un peuple assassiné».
C’est pourquoi toutes et tous, nous avons un rôle à jouer à l’échelle du monde et de l’histoire. Parce qu’un autre monde est possible. Chacune et chacun d’entre nous, en travaillant à la réalisation de la révolution citoyenne, participe à façonner une France qui pourra user de son influence pour le faire émerger.
Je voudrais pour finir saluer le formidable message envoyé par la jeunesse de la France populaire, la France en tout genre, la France créolisée et inclusive.
Car c’est elle, c’est cette nouvelle France qui a porté le Nouveau Front populaire vers la victoire lors des dernières élections législatives. Cette nouvelle France qui a déjoué le plan cynique d’Emmanuel Macron qui a voulu livrer le pays au Rassemblement national, à sa haine raciste, à sa haine de l’égalité et de la justice.
Jeunesse motrice, comme au Sénégal, dans la révolution citoyenne.
Jeunesse combative comme au Royaume-Uni, qui se dresse devant les hordes racistes prêtes à tuer. Ces hordes enivrées par la propagande d’un capitalisme qui joue la guerre raciale, pour continuer à prospérer, en regardant le peuple se disputer des miettes.
Jeunesse courageuse comme partout dans le monde, en première ligne pour demander la justice en Palestine, en Ukraine, au Nigéria, pour le climat, pour la dignité, contre le racisme !
Voici les luttes en cours partout sur la planète. Et nous sommes ici celles et ceux qui ont le souci du monde qu’ils laisseront en héritage.
Au nom des insoumises et des insoumis présents ici, à la jeunesse qui à travers le monde lutte, je le dis, vous nous trouverez toujours debouts et déterminés pour la Paix !