Aujourd’hui s’est tenue l’audition de Vincent Bolloré dans le cadre de la commission d’enquête de mon collègue Aurélien Saintoul sur les obligations des médias de télévision.
L’occasion d’évoquer la politisation croissante des chaînes du groupe Canal+, de plus en plus au service d’une idéologie d’extrême droite, comme en témoigne par exemple la récente mise à l’antenne d’un visuel contre l’IVG.
Cette audition aurait dû permettre d’aborder les questions de départs massifs de journalistes du groupe Canal+ depuis sa reprise par Vincent Bolloré, les nombreux cas de censures de reportages ne convenant pas aux relations économique du groupe Vivendi avec plusieurs États.
Les groupes Renaissance et Rassemblement national étaient présents pour voler à la rescousse de Vincent Bolloré et lui permettre d’esquiver nos questions. Ainsi, Vincent Bolloré a pu divaguer avec l’approbation du président Renaissance de la commission. Les députés Rassemblement national n’ont cessé de faire l’éloge du groupe Bolloré tandis que Karl Olive, député Renaissance, a demandé s’il y aura encore du foot à la télé l’année prochaine.
Résultat, je n’ai pas pu lui demander pourquoi une censure permanente des contenus impliquant une critique du business de Vincent Bolloré en Afrique. Nous n’avons que très peu évoqué les licenciements de journalistes, l’usage à tire larigot de clauses de non dénigrement pour les contraindre au silence, etc.
Un sabotage en règle du travail de la commission alors que le sujet se prêtait à un peu de sérieux. La question du pluralisme des médias et de l’honnêteté de l’information sont au cœur de la crise démocratique que nous connaissons. Cette commission d’enquête doit être une occasion de prendre à bras le corps ces questions.