Mme Nadège Abomangoli alerte M. le ministre de la santé et de la prévention sur la pénurie de professionnels de santé en Île-de-France et plus particulièrement en Seine-Saint-Denis. Dans la réalisation de son zonage des territoires caractérisés par une offre médicale insuffisante ou par des difficultés d’accès aux soins, l’Agence régionale de santé d’Île-de-France estime que 62 % des Franciliens habitent dans une zone d’intervention prioritaire (ZIP). En Seine-Saint-Denis, ce sont 97,8 % des habitants qui habitent dans une ZIP. Cette situation se traduit par des délais d’attentes anormalement long avant d’obtenir un rendez-vous ainsi que par un non-recours aux soins de plus en plus important. L’ensemble de ces éléments conduit de nombreux patients à recourir aux urgences ou autres structures de soins non programmés contribuant d’autant plus aux difficultés rencontrées par le milieu hospitalier. Le choix d’imposer un forfait patient urgences de 19,61 euros pour toute personne se rendant aux urgences pour des soins non suivis d’une hospitalisation sonne comme une double peine pour des territoires connaissant une grande pénurie d’offre de soins. Mme la députée rappelle à M. le ministre qu’aujourd’hui, un médecin sur deux a plus de 60 ans, la tendance de départs en retraite de médecins libéraux non remplacés sera amenée à se poursuivre sans politique nationale d’envergure. Si la suppression du numerus clausus apparaît comme un bon premier pas, force est de constater que le désinvestissement de l’État dans l’enseignement supérieur et notamment au sein des différentes formations de médecine, telles que l’UFR de santé médecine de Bobigny, demeure une réalité. De même, la baisse continue des dotations globales de fonctionnement vient grandement limiter la capacité de nombreuses communes à faire fonctionner leurs centres municipaux de santé. La crise est telle qu’aujourd’hui de nombreuses communes se retrouvent en concurrence pour attirer les médecins libéraux (aides à l’installation, réductions de loyers…). Mme la députée demandent quels moyens supplémentaires seront alloués aux universités formant les étudiants en santé. Elle demande si le Gouvernement compte augmenter le nombre de contrat d’engagement de service public.