Face au rejet de la réforme des retraites, face à un peuple mobilisé dans le soutien aux grévistes et contre le vol de deux ans de vie, Macron est au bout du rouleau. Sa dernière tentative désespérée pour « terminer la séquence » – comme il dit – : jouer la carte du racisme. La ficelle est grosse.
Macron a donné le ton dans son allocution à télévision lundi soir. « Lutter contre l’immigration illégale et la fraude » ! En clair : « Les retraites ? Vite, changeons de sujet ! ». Place à ces immigrés qui pratiqueraient la « fraude sociale » et videraient les caisses de l’État, au détriment des « bons Français ». Tous ses ministres ont suivi dès le lendemain dans les médias : Le Maire, Darmanin, Véran. Sur tous les plateaux, ils désignent les ennemis de l’intérieur et de l’extérieur qui grugeraient les aides et prestations sociales pour en profiter au bled. L’urgence pour eux : harceler les petits retraités pauvres maghrébins, africains ou portugais !
Ce sont les pires fantasmes de l’extrême-droite que reprennent là les macronistes. La « fraude sociale » ? Une blague. 2 milliards d’Euros chaque année environ, incluant des montants trop perçus, et d’ailleurs que pèsent les immigrés dans ce total… ? Ce sont des miettes, à côté des 100 milliards de la fraude fiscale contre lesquels Macron ne lève pas le petit doigt – normal, les fraudeurs des paradis fiscaux sont ses amis et le financent. Les travailleurs et les retraités étrangers ? Des boucs-émissaires. Quand le ministre Le Maire parle d’argent envoyé à l’étranger, il mélange tout. Certaines prestations sociales sont conditionnées à un séjour effectif en France. Mais envoyer de l’argent à des parents à l’étranger, ou percevoir sa retraite à l’étranger, ce n’est absolument pas de la fraude ! Bien sûr, Bruno Le Maire et les macronistes savent tout cela pertinemment, mais ils s’en moquent : l’essentiel, c’est de pointer du doigt le petit fraudeur et l’étranger, d’attiser la haine, de diviser le peuple. Cynisme monstrueux.
Cette « opération racisme » ne constitue pas seulement une diversion. Si pendant 3 mois le mouvement social a occupé le devant de la scène politique et médiatique, le harcèlement raciste n’a pas cessé contre le peuple racisé : droit au séjour, discriminations, violences et menaces de groupuscules d’extrême-droite. La loi asile et immigration de Darmanin est à venir, son examen a été reporté afin de ne pas cumuler les fronts pour le gouvernement. Cela fait déjà longtemps que le macronisme a repris à son compte une grande partie des thèmes de l’extrême-droite. Comme l’avait fait il y a 15 ans Nicolas Sarkozy en mettant en avant « l’identité nationale », Macron veut utiliser le racisme pour compenser la fracture sociale et politique qu’il a creusée. A défaut de contrat social, c’est un contrat racial que le pouvoir tente de mettre en place.
Face à leurs tentatives pour diviser le peuple, nous devons montrer encore et toujours que ne sommes pas dupes : combattre systématiquement le racisme structurel à chaque fois qu’il s’exprime, dénoncer cette diversion, et exiger l’abrogation de cette réforme des retraites. Pointer le lien étroit entre violence sociale et racisme, dans le discours et dans la pratique des macronistes. Rassembler le peuple, pour la justice, pour le progrès social, pour l’égalité : pour construire un avenir meilleur pour toutes et tous, un avenir en commun.
Et surtout n’oublions pas que les immigrés, ce sont eux les premiers de cordée, infirmières, aides soignantes , caissières, femmes de ménage, maçons, ouvriers, tous les métiers pénibles. Il suffit d’aller dans un EHPAD pour voir qui s’occupera de vous tous a l’avenir. L’immigration très majoritairement, ce ne sont pas des terroristes ou des délinquants.
Tout a fait d’accord !!!
L’enfermement de Macron sur un réforme n’ayant ni légitimité dans la société, ni même au parlement, le conduit dans une fuite en avant où seul la reprise des thèmes d’extrême-droite lui permet encore d’être audible.
Et soyons clair, ceux comme moi, qui sans approuver son programme, se sont déplacés au second tour, encore une fois, pour faire barrage au Front National, ne pardonnerons pas.