Mme Nadège Abomangoli attire l’attention de Mme la ministre d’État, ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche sur le fait que lors du cinquième procès de madame Pinar Selek à Istanbul en juin 2024, l’Université de Côte d’Azur a été mise en cause par le ministère de l’intérieur de la République de Turquie. En effet, le ministère de l’intérieur, a argué qu’à la faveur d’une conférence organisée par le CNRS et l’Institut de recherche pour le développement, l’université de Côté d’Azur participait a des activités terroristes. 

Ces accusations fallacieuses sont très graves et visaient à jeter le discrédit sur l’université française, sa liberté académique et ses enseignants chercheurs notamment madame Pinar Selek, sociologue, persécutée par le régime turc depuis 25 ans en raison de ses engagements politiques et universitaires. Madame Selek, par ses travaux sur les communautés kurdes et arméniennes en Turquie, sur les femmes, les personnes LGBTQIA+, sur la toxicité des imaginaires masculins propagés par le service militaire obligatoire turc, donne à voir la réalité d’un régime qui souhaite à tout prix la cacher ; c’est pour ces raison qu’elle est harcelée judiciairement par le régime turc depuis plus de 25 ans.

Par ces accusations, la liberté académique – chère à notre pays, cardinale pour le fonctionnement de nos universités et de la recherche publique française – est remise en cause. Nous ne pouvons accepter que de telles menaces par une puissance étrangère viennent perturber le travail de recherche dans notre pays.

Madame Abomangoli souhaite savoir comment madame la ministre considère ces accusations et quelles mesures elle compte engager pour soutenir l’université de Côte d’Azur, ses chercheurs et au-delà, les chercheurs français attaqués dans le monde en raison de leurs travaux, au premier rang desquels Pinar Selek.

Aussi, madame Abomangoli a pu entendre, de diverses sources, que la diplomatie turque aurait cherché à empêcher l’université de Nice Côte d’Azur de participer à la troisième Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC 25) qui doit se tenir à Nice au mois de juin. A nouveau, cette inacceptable pression mise sur la France par la Turquie, ciblant l’université de Nice Côte d’Azur, serait motivée par le fait que Pinar Selek exerce dans cette université. Madame Abomangoli demande ainsi à la ministre de confirmer la participation de l’université de Nice Côte d’Azur à cette conférence internationale.