Mme Nadège Abomangoli alerte M. le ministre auprès de la ministre d’État, ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche sur les problématiques rencontrées par un nombre important d’étudiant de l’Institut d’Études à Distance (IED) de l’Université Paris 8, qui accueille plus de 3 600 étudiants. Ceux-ci sont confrontés à une suppression des examens en distanciel, alors que cette modalité était en place depuis plusieurs années et répondait aux besoins spécifiques des étudiants.
Malgré les alertes répétées de députés dont deux courriers de Madame Abomangoli et plusieurs parlementaires ainsi qu’une pétition signée par plus de 540 étudiants, dénonçant cette situation, l’université et l’IED impose toujours des examens en présentiel, inadaptés aux étudiants éloignés géographiquement, en situation de handicap ou en reconversion. Par ailleurs, un témoignage d’un élu étudiant à la commission de la formation et de la vie universitaire de l’IED laisse entendre que les modalités de contrôle des connaissances et des compétences (MCCC) de l’IED ont été rejetées en 2023 et n’ont pas été votées en 2024. Si cela était avéré, cette situation serait particulièrement préoccupante, car l’Université Paris 8 semblerait ne pas valider annuellement les MCCC des différentes composantes, en contradiction avec l’article L.613-1 du Code de l’Éducation, qui impose une approbation explicite des modalités d’évaluation chaque année. L’organisation actuelle des examens reposerait dès lors sur une base potentiellement illégale, mettant en cause la validité des évaluations en cours.
Enfin, l’absence d’examen en distanciel va à l’encontre des principes d’accessibilité de l’enseignement supérieur. Alors que la CNIL déconseille l’usage du proctoring, jugé intrusif, anxiogène et contraire à la protection des données personnelles, cette suppression brutale du distanciel s’est faite sans prise en compte des recommandations pédagogiques modernes. De nombreuses recherches scientifiques ont démontré que le proctoring détériore la performance académique des étudiants, en générant un stress excessif et des biais cognitifs qui nuisent à l’équité des évaluations. À l’inverse, des méthodes alternatives existent et ont prouvé leur efficacité, notamment des examens en ligne avec limitation du temps et accès aux ressources, favorisant la réflexion critique et des évaluations basées sur des études de cas, des projets ou des rapports, mieux adaptées à l’évaluation des compétences.
Madame la députée demande quelles mesures le ministère entend prendre pour enquêter sur la gouvernance de Paris 8 et les responsabilités dans ces décisions ? Elle demande comment le ministère compte garantir que les formations à distance puissent proposer des examens en distanciel, conformément aux besoins des étudiants et aux recommandations de la CFVU ? Elle sollicite une enquête du ministère pour examiner les conditions de validation des modalités de contrôle des connaissances et des compétences de l’IED, contrairement aux obligations fixées par le Code de l’Éducation ? Enfin, elle demande quelles actions sont envisagées pour encadrer ou interdire le proctoring, au regard de ses effets négatifs sur le bien-être étudiant et de l’existence d’alternatives pédagogiques plus adaptées ?