Cette quatrième journée en Bolivie a commencé avec des échanges sur la protection de l’enfance avec des agents du ministère de la justice, un rendez-vous avec la première conseillère de l’ambassade de France, et enfin une présentation du dispositif « ville amie des enfants ».

Après ces étapes institutionnelles, j’ai pu rencontrer des membres du conseil national des afro-descendants de Bolivie. Passionnante rencontre pour un autre regard sur l’histoire de la Bolivie.

Pour commencer cette 4e journée, des agents du ministère de la justice nous ont présenté le système de gestion de l’enfance (SINNA) conçu pour les professionnels de la protection de l’enfance. Lancé en 2024 avec le concours de l’UNICEF, le SINNA est une évolution majeure dans la gestion des droits de l’enfant avec trois axes principaux : l’accès à la santé, à l’éducation et la coordination avec les différentes administrations. Depuis un an, ce système a rencontré un important succès en permettant un accompagnement de qualité pour les enfants et leurs familles. Le défi de la digitalisation et de l’uniformisation des pratiques est immense.

Nous nous sommes ensuite entretenues avec la première conseillère de l’Ambassade de France autours des relations bilatérales France-Bolivie et des actions concrètes sur place avec les acteurs de la solidarité internationale. L’équipe France est dotée d’un petit budget et travaille surtout avec l’agence française de développement insérée dans le projet de l’UE « global gateway » qui finance des énergies alternatives dans le pays. Dans le cadre de la diplomatie féministe, des actions en faveur de l’égalité de genre sont également soutenues. Pour ces deux grande priorités, l’UNICEF Bolivie peut être un partenaire utile en raison de son expertise dans l’accompagnement social des communautés.

Cette journée a également été marquée par un entretien avec le secrétariat municipal du développement humain de Santa Cruz. Avec l’UNICEF, la ville s’incrit dans le programme « ville amie des enfants » visant à renforcer la participation des enfants et des adolescents à la vie locale et à garantir un environnement protecteur et inclusif pour ces derniers. En oeuvrant pour l’accès à l’éducation, pour la protection des enfants et le développement d’activités, la ville de Santa Cruz fait partie des 61 municipalités sur 339 qui oeuvrent pour une meilleure place des enfants dans la cité.  

Après cette série d’échanges institutionnels, j’ai pu m’entretenir avec Andres Medina et Luis Samir, du conseil national des Afro-Boliviens à Santa Cruz. Communauté descendante d’esclaves africains déportés en Bolivie durant la colonisation espagnole, les Afro-Boliviens ont su préserver et enrichir leur culture. Malgré les progrès réalisés en matière de reconnaissance culturelle, les inégalités économiques et sociales persistent pour les Afro-boliviens. Beaucoup vivent encore dans des conditions précaires, principalement dans les zones rurales. Alors que l’auto déclaration en tant qu’afro-bolivien progresse, leur objectif est de visibiliser ce peuple parmi les 37 reconnus par le pays, et créer des synergies positives entre afro-descendants du continent et au-delà. 

Cette entrevue fut l’occasion d’échanger sur la question du lourd héritage de l’esclavage et ses manifestations actuelles avec une hausse du racisme partout dans le monde. En Bolivie comme en France, l’antiracisme conséquent est une priorité absolue !