À l’invitation du Pastef, j’étais en déplacement à Dakar avec Jean-Luc Mélenchon, et les députés Manuel Bompard, Arnaud Le Gall et Aurélien Taché. Notre délégation a saisi cette opportunité pour échanger avec les artisans de la victoire pour la dignité du peuple sénégalais, autour du président Bassirou Diomaye Faye et du premier ministre Ousmane Sonko.

Ces derniers mois, le Sénégal a montré la voie d’une révolution citoyenne et populaire exemplaire de détermination, en dépit d’une persécution politique menée par le pouvoir en place. La mobilisation du peuple sénégalais, dans la rue et par les urnes a offert des perspectives à un gouvernement de rupture. Nous nous sommes venus tirer des leçons de cette victoire démocratique.

Après une visite de la maison de Léopold Sédar Senghor et un dépôt de gerbe en hommage au premier président du pays, nous avons pu échanger avec Ousmane Sonko et le bureau politique du Pastef. Nous avons fait le constat d’une grande convergence de vue entre le Pastef, arrivé au pouvoir en 2024 par les urnes dans un contexte de dérivés antidémocratique du précédent pouvoir, et La France insoumise. Ensemble, nous défendons une diplomatie altermondialiste, non alignée et au service des peuples.

De mon côté, j’ai évoqué la force propulsive que constitue la jeunesse de nos 2 pays. C’est cette jeunesse sénégalaise qui, par la force de son engagement et par son vote, a permis le changement au Sénégal. Cette même jeunesse qui aujourd’hui à travers le monde nous donne l’exemple dans sa mobilisation pour la paix à Gaza.

Nous pouvons être des partis partenaires, conscients de nos convergences et divergences, au service de causes communes : accords commerciaux équitables, protectionnisme solidaire…

 

Avec Jean-Luc Mélenchon et mes collègues Arnaud Le Gall, Manuel Bompard et Aurelien Taché, nous avons également participé à une rencontre avec plusieurs Français résidant à Dakar, organisée par des insoumis et sympathisants locaux.

L’occasion d’évoquer les problématiques spécifiques qu’ils rencontrent, notre combat pour défendre la Caisse des Français de l’étranger et pour un service consulaire de qualité pour les résidents français à l’étranger.

Députée engagée sur l’action extérieure de l’État, j’ai défendu en décembre dernier de nombreux amendements dans ce sens. Malheureusement ceux-ci ont été rejetés par le gouvernement qui poursuit sa politique de destruction des services publics.

Nous avons également évoqué le vent nouveau de liberté qui souffle sur le pays. Un contraste saisissant avec la France où le gouvernement ne cesse de mettre en cause nos droits fondamentaux.

Ce déplacement s’est achevé par une visite de l’île de Gorée.

Cette île, qui a vu naître Jean-Baptiste Belley, premier député noir de la République Française, était auparavant un haut lieu du commerce d’esclaves en Afrique.

La traître négriere transatlantique constitua un crime contre l’humanité dont la reconnaissance a été rendue possible en France par la loi Taubira en 2001 et au niveau européen en 2020 grâce aux efforts de Younous Omarjee. En ce mois des abolitions, n’oublions jamais la lutte des esclaves pour leur liberté.

Inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO et conservée pendant des décennies par Joseph Ndiaye, la maison des esclaves retrace la sombre histoire du commerce triangulaire.

Cette visite hautement émouvante nous conforte dans le combat humaniste, sans cesse renouvelé, pour la dignité et la liberté de chacun d’être maître de sa vie et de son destin.