Je me suis rendue dans cette commune de 3 700 habitants située à proximité du parc national du Grand Chaco, cette commune vit durablement les effets du réchauffement climatique. L’école y est un point d’entrée pour garantir l’harmonie des êtres humains entre eux et avec la nature.

Plus grande forĂŞt sèche du monde et le deuxième plus grand biome forestier d’AmĂ©rique du Sud, après l’Amazonie, le Grand Chaco connaĂ®t des tempĂ©ratures dĂ©passant les 40° en Ă©tĂ© et en dessous de 0° en hiver. La rĂ©gion subit de grands Ă©pisodes de sĂ©cheresse qui alternent avec des inondations pendant les pĂ©riodes de pluie. 

Ces phénomènes extrêmes sont de plus en plus fréquents du fait du changement climatique. Les incendies de forêt à Boyuibe en 2022 et 2024 ont démontré la grande vulnérabilité de la région.

Ce programme de l’UNICEF est capital car il propose un modèle innovant de prĂ©vention et de mitigation des risques climatiques auprès des communautĂ©s vulnĂ©rables. Ainsi, l’Ă©cole a mis en place une planification et des exercices pour agir en cas d’urgence. Cette initiative sert de modèle pour le pays, avec plusieurs autres Ă©coles qui ont dĂ©jĂ  repris cette approche.

S’ajoute Ă  cela l’installation de matĂ©riels contribuant Ă  l’école rĂ©siliente : Un panneau solaire fournissant de l’Ă©lectricitĂ© Ă  l’Ă©cole mais aussi Ă  une partie de la communautĂ©. De mĂŞme, l’Ă©cole dispose d’un système de collecte des eaux de pluie pour pouvoir faire face au changement climatique. 

Ce modèle valorise la réappropriation des savoirs guarani pour mieux protéger la terre et impliquer l’ensemble de la commune à travers notamment la promotion d’enseignements ancestraux permettant de faire face aux crises futures. Dans un état plurinational comme la Bolivie, les pratiques anciennes constituent une force dans l’adaptation au changement climatique.

La résilience, c’est aussi la sensibilisation à la non-violence entre pairs ainsi qu’au sein de la famille. Bravo à l’UNICEF pour ce programme qui allie droits de la nature, droits des enfants et non-violence.

L’après-midi, nous avons effectué une visite sur la thématique de la protection de l’enfance et des familles de la commune. En Bolivie, la prévalence de la violence contre les enfants reste importante malgré les initiatives de protection mis en place par le gouvernement, particulièrement l’adoption d’un Code de l’enfance et de l’adolescence en 2014. 

Nous avons d’abord rencontré l’équipe en charge de la lutte contre les violences intra familiales et conjugales : une assistante sociale, un avocat et une psychologue réalisent un travail formidable pour l’accès aux droits des victimes, souvent isolées. 

Nous avons ensuite Ă©changĂ© les « promoteurs sociaux », essentiellement des femmes, qui relaient auprès de leurs communautĂ©s l’existence de dispositifs de soutien et font de la sensibilisation sur les droits des femmes et des enfants face aux violences ou encore Ă  l’accès Ă  l’éducation. Il s’agit de figures essentielles de la protection de l’enfance, en particulier dans les communautĂ©s rurales et indigènes Ă©loignĂ©es des institutions. Alors que de fortes disparitĂ©s existent en termes d’accès Ă  l’éducation entre milieu urbain et milieu rural, la stratĂ©gie des promoteurs sociaux s’appuyant sur le tissu communautaire existant est une force pour le renforcement des droits de l’enfant partout dans le pays.

Ce programme porte ses fruits et repose sur les liens interpersonnels pour créer de la confiance.